N°198 - Journal de Palestine Special dossier - 09-11
1 Les brèves
1-1 Kol Shalom: Edito : Envisager les menaces stratégiques par une autre menace : Avigdor Lieberman
1-2 Dominique Vidal : Sourds, aveugles et muets…
2 Dossier
2 -1 Point de vue de Uri Avnery : Gaza comme Laboratoire : La Grande Expérimentation..
2-2 Point de vue de Mouedden Mohsin :Au nom du Père, du fils et de Sainte Israël.
2-3 Silvia Cattori : Beit Hanoun, un jeune palestinien témoigne : "Ils tirent sur tout ce qui bouge".
2-4 Point de vue de Alain Joxe : l’unilatéralisme impérial et les guerres asymétriques. 3 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
3 -1 Parti communiste d'Israël : Jeunes communistes retourne à une prison militaire.
3-2 Communiqué de Presse d'Orléans Loiret Palestine : "Retrait immédiat de l'armée israélienne des territoires palestiniens !.
3-3 Palestine_en_marche : La barbarie coloniale sioniste à l'oeuvre.
3-4 Communiqué de l'Ejjp : L'Union Européenne doit prendre des mesures fermes et impartiales.
3-5 Convergences des causes : Le lien qui se rompt.
4 médias
4-1 Mesdames et Messieurs les journalistes : Honte à vous !
4-2 Un silence complice face à Israël.
5- Annexe
5-1 « La présidence mène une campagne contre le ministère des Affaires étrangères »
1 Les brèves
Ndlr : PS : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
Marc1-1 Kol Shalom : Edito : Envisager les menaces stratégiques par une autre menace : Avigdor Lieberman
6 novembre 2007 –
Jours sombres pour la démocratie israélienne. Un député de l’extrême droite nationaliste et raciste a fait son entrée au gouvernement. Non seulement Avigdor Lieberman n’a jamais dissimulé ses opinions mais il ne les a pas non plus reniées en expliquant qu’elles appartenaient à un passé politique révolu. Cet individu douteux continue de répéter encore aujourd’hui qu’une épuration ethnique s’impose pour garantir l’existence d’Israël.
Le comble est atteint lorsqu’on prend connaissance du portefeuille ministériel qui lui est attribué : la menace stratégique. Est-ce un trait d’humour censé compenser la menace que Lieberman représente pour la démocratie israélienne ? Ce n’est pas ce chaud partisan de la colonisation des territoires occupés et de l’expulsion des Palestiniens, y compris ceux qui vivent en Israël et possédant la citoyenneté israélienne, qui va envisager sérieusement les orientations stratégiques nationales. Sa conception du monde ressemble à s’y méprendre à ce que son ancien compatriote, aujourd’hui Président de la Russie, Vladimir Poutine, applique depuis trop longtemps dans le Caucase. Poussera-t-il le mimétisme jusqu’à menacer les Palestiniens de leur foutre la tête dans les chiottes comme le fit Poutine il y a quelques années avec les Tchétchènes ?
Les démocrates israéliens, et plus particulièrement les Travaillistes savent bien que Lieberman et ses acolytes défendent un projet politique incompatibles avec les valeurs de justice sociale et leur volonté de résoudre pacifiquement le conflit qui oppose Israël aux Palestiniens. C’est la raison pour laquelle ils ne peuvent pas participer à une coalition gouvernementale aux côtés de Lieberman. En le faisant, ils renient les valeurs émancipatrices que les pères fondateurs du sionisme leurs ont transmises. Seul un ministre travailliste l’a compris : conscient qu’il est impossible de contenir un fauve une fois qu’on le fait entrer dans l’arène, le ministre de la culture, Ophir Pinès-Paz, a présenté sa démission.
Nous regrettons amèrement que tous les ministres travaillistes n’aient pas posé le même geste, et plus particulièrement la ministre de l’éducation, Yuli Tamir, signataire des accords de Genève et militante du camp de la paix. Elle devra faire preuve de beaucoup d’imagination et de force de persuasion pour expliquer à ses amis palestiniens signataires du Pacte de Genève que ce document n’est pas un produit de marketing politique dont elle assure désormais la promotion en siégeant aux côtés d’un raciste notoire qui ne cherche qu’à les chasser de leurs terres.
L’équipe de Kol Shalom
->http://www.shalomarchav.be/spip_redirect.php3?id_article=1314
La voix de la paixLa newsletter des Amis Belges de Shalom Archav Lettre n° 142
1-2 Dominique Vidal : Sourds, aveugles et muets…
Après la mort, ce mercredi 8 novembre, de dix-huit civils palestiniens, le ministre israélien de la défense Amir Peretz a exprimé ses « regrets », a ordonné une enquête et a fait cesser – provisoirement - les tirs d’artillerie. Sous couvert d’empêcher les tirs de roquettes sur la ville de Sderot, l’opération « Nuages d’automne » a fait, en moins d’une semaine, une soixantaine de morts et plus de 300 blessés. Il est vrai que le nouveau vice-premier ministre Avigdor Lieberman s’affirme partisan d’utiliser « les méthodes de l’armée russe en Tchétchénie » contre une population déjà assiégée, isolée, enfermée, privée d’eau, de nourriture, de médicaments et d’électricité…
Outre ce carnage, le principal résultat de cette « revanche » israélienne, après l’échec subi cet été au Liban, aura été d’empêcher la constitution du gouvernement palestinien d’union nationale, dont le Fatah comme le Hamas annonçaient la constitution prochaine. Devant le bilan de l’offensive, le premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh a en effet annoncé mercredi la « suspension » des discussions avec le président Mahmoud Abbas. Et les deux principaux mouvements palestiniens ont appelé à la reprise des « opérations de martyrs en Israël », auxquelles ils avaient renoncé depuis près de deux ans suite à la trêve négociée alors par le nouveau président de l’Autorité palestinienne.
Voilà qui va permettre à la « communauté internationale » de persister dans sa léthargie. La réalisation d’une union nationale palestinienne l’aurait contrainte à remettre en cause l’embargo qu’elle impose depuis le printemps au gouvernement palestinien, avec pour conséquence de réduire à la misère les trois quarts de la population des Territoires occupés par Israël depuis 1967. Ce désagrément écarté, les gouvernements occidentaux vont pouvoir continuer à assister – sourds, aveugles et muets – au massacre en cours : l’assassinat de plus de 400 Palestiniens en quatre mois n’a suscité aucune protestation autre que formelle, a fortiori aucune sanction.
Particulièrement hypocrite est l’attitude du ministre français des affaires étrangères, d’ailleurs converti depuis peu aux vertus du mur de l’apartheid. « Le droit d’Israël à exercer sa défense ne peut être remis en cause, mais celui-ci doit s’exercer dans le respect du droit international humanitaire, a-t-il déclaré ce mercredi. Et de condamner à la fois « les tirs d’artillerie indiscriminés dans des zones habitées » et « la poursuite des tirs de roquette en direction du territoire israélien ». Selon l’Agence France Presse, depuis septembre 2000, les tirs de roquette sur le sud d’Israël ont fait 5 morts, et la répression de la seconde Intifada, plus de 4 500…
Le Monde diplomatique - La valise diplomatique du 8 novembre 2006
http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=3491
2 Dossier
Ndlr : PS : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
2 -1 Point de vue de Uri Avnery : Gaza comme Laboratoire : La Grande Expérimentation.Est-ce possible de forcer tout un peuple à se soumettre à une occupation étrangère en l'affamant ? C'est certainement une question intéressante. En fait tellement intéressante que les gouvernements d'Israël, des Etats-Unis, en proche collaboration avec l'Europe, sont actuellement engagé dans une expérimentation scientifique rigoureuse pour obtenir une réponse définitive. Le laboratoire servant pour l'expérimentation c'est la Bande de Gaza, et les cobayes se sont les 1,4 millions de palestiniens qui y vivent. Pour répondre aux normes scientifiques exigées, il est d'abord nécessaire de préparer le laboratoire. Cela a été fait de la façon suivante : premièrement, Ariel Sharon a démantelé les colonies israéliennes qui y étaient coincés. Apres tout, on ne peut pas conduire correctement une expérimentation avec des animaux domestiques se promenant librement dans le laboratoire. Cela a été fait avec « détermination et sensibilité » des larmes ont coulé à flots, les soldats ont embrassé et serré dans leurs bras les colons évacués, et une nouvelle fois on a montré que l'armée israélienne était le top du top des armées dans le monde. Le laboratoire ayant été nettoyé, la phase suivant pouvait commencer : toutes les entrées et les sorties ont été hermétiquement fermées de façon à éliminer les influences du monde extérieur. Cela a été fait sans difficulté. Les gouvernements successifs israéliens ont empêché la construction d'un port à Gaza, et la marine israélienne veille à ce qu'aucun bateau n'approche la côte. Le magnifique aéroport international, construit pendant la période d'Oslo a été bombardé et fermé. Toute la Bande a été enfermée derrière une clôture très efficace, et seuls quelques points de passage subsistent, tous contrôlés par l'armée israélienne sauf un. Il reste un seul lien avec le monde extérieur : le passage frontalier de Rafah vers l'Egypte. Il ne pouvait pas tout simplement être fermé car l'Egypte aurait été perçu comme collaborant avec Israël. Une solution sophistiquée a été trouvée : en apparence, l'armée israélienne a quitté le point de passage et l'a confié à une équipe de supervision internationale. Ces membres sont de chics types, plein de bonnes intentions, mais en pratique ils dépendent complètement de l'armée israélienne qui supervise le passage d'une pièce de contrôle située à proximité. Les observateurs internationaux vivent dans un kibboutz israélien et ne peuvent rejoindre le passage qu'avec le consentement israélien. Ainsi tout était prêt pour l'expérimentation Le signal de son début a été donné par les palestiniens qui ont mené des élections démocratiques irréprochables, supervisées par l'ancien président américain Jimmy Carter. Georges Bush était enthousiaste : sa vision d'amener la démocratie au Moyen Orient devenait réalité. Mais les palestiniens ont raté le test. Au lieu d'élire « de bons arabes » dévoués aux Etats-Unis, ils ont voté pour de très mauvais arabes, dévoués à Allah. Bush s'est senti insulté. Mais le gouvernement israélien était en extase : après la victoire du Hamas, les américains et européens étaient prêts à prendre part à l'expérimentation.
Cela pouvait commencer : Les Etats-Unis et l'UE ont annoncé qu'ils arrêtaient toutes leurs aides à l'autorité palestinienne, depuis qu'elle était contrôlée par des « terroristes ». Simultanément, le gouvernement israélien a coupé le flot d'argent. Pour en comprendre la signification : selon le « protocole de Paris » (l'annexe économique des accords d'Oslo), l'économie palestinienne fait partie du système des douanes israéliennes. Cela veut dire qu'Israël collecte les taxes pour tous les produits qui passent via Israël vers les territoires palestiniens – en fait il n'y a aucune autre route. Apres déduction d'une grasse commission, Israël est obligé de verser l'argent à l'Autorité Palestinienne. Quand le gouvernement refuse de verser l'argent, qui appartient aux palestiniens, c'est, dit simplement, du vol en plein jour. Mais quand on vole des « terroristes » qui va se plaindre ? L'Autorité Palestinienne – à la fois en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza – a besoin de cet argent comme on a besoin d'air pour respirer. Ce fait nécessite aussi une explication : pendant les 19 années au cours desquelles la Jordanie a occupé la Cisjordanie et l'Egypte la Bande de Gaza, de 1948 à 1967, aucune usine importante n'y a été construite. Les jordaniens voulaient que toutes les activités économiques se fassent en Jordanie même, à l'est du fleuve, et les égyptiens ont négligé la totalité de la Bande de Gaza. Puis est venu l'occupation israélienne, et la situation a empiré. Les territoires occupés sont devenus un marché prisonnier de l'industrie israélienne, et le gouvernement militaire a empêché l'établissement de toute entreprise susceptible de pouvoir entrer en compétition avec une entreprise israélienne. Les travailleurs palestiniens ont été obligés de travailler en Israël pour des salaires de misère (selon les normes israéliennes). De là, le gouvernement israélien a déduit toutes les charges sociales ponctionnées sur les travailleurs palestiniens sans que ces derniers ne puissent bénéficier des avantages sociaux. De cette manière, le gouvernement a volé ces travailleurs exploités de dizaines de billions de dollars, qui ont disparu dans les poches sans fond du gouvernement. Quand l'Intifada a éclaté, les chefs de l'industrie israélienne et de l'agriculture ont découvert qu'il était possible de se passer des travailleurs palestiniens. En fait, c'était même plus profitable. Des travailleurs de Thaïlande, de Roumanie, et d'autres pays pauvres, étaient prêts à travailler pour des salaires encore plus bas, et dans des conditions frisant l'esclavage. Les travailleurs palestiniens ont perdu leur travail. C'était la situation au début de l'expérimentation. : L'infrastructure palestinienne détruite, pratiquement aucun moyen de production, pas de travail pour les travailleurs. Un cadre idéal, finalement pour la grande « expérimentation sur la faim. » Comme cela a été mentionné ci-dessus, l'application a commencé. Concrètement, le passage entre Gaza et l'Egypte a été fermé. Une fois tous les quelques jours ou les quelques semaines il a été ouvert pour quelques heures pour sauver les apparences, de sorte que certains malades et morts ou entrain de mourir puissent rentrer à la maison ou atteindre les hôpitaux égyptiens. Les points de passage entre Israël et la Bande de Gaza sont fermés pour « des raisons de sécurité urgentes ». Toujours au bon moment, apparaissent des « alertes d'attaques terroristes imminentes ». Les produits agricoles palestiniens destinés à l'exportation pourrissent aux points de passage. Les médicaments et les produits alimentaires ne peuvent pas rentrer, à l'exception de courtes périodes, de temps en temps, aussi pour sauver les apparences, des que quelqu'un d'important à l'étranger proteste. Puis arrive une autre « alerte urgente de sécurité » et la situation retourne à la normale. Pour parfaire l'aperçu, l'armée de l'air israélienne a bombardé la seule centrale électrique dans la Bande, de sorte qu'une partie de la journée il n'y a pas d'électricité, et l'approvisionnement en eau (qui dépend de pompes électriques) s'arrête aussi. Même pendant les jours les plus chauds, avec des températures dépassant les 30° à l'ombre, il n'y a pas d'électricité pour les réfrigérateurs,l'air conditionné, l'approvisionnement en eau et d'autres besoins. En Cisjordanie, un territoire bien plus grand que la Bande de Gaza (qui représente seulement 6% des territoires occupés palestiniens mais comprend 40% de leurs habitants) la situation n'est pas si désespérée. Mais dans la Bande, plus de la moitié de la population vit en dessous du « seuil de pauvreté » palestinien, qui est bien sûr beaucoup plus bas que le seuil de pauvreté israélien. Beaucoup d'habitants de Gaza peuvent seulement rêver d'être considérés comme dans la même situation que les pauvres de la ville israélienne proche de Sdérot. Qu'est ce que le gouvernement d'Israël et des Etats-Unis essaient de dire aux palestiniens ? Le message est clair : si vous ne vous rendez pas vous allez toucher le fond de la misère et même au-delà. Vous devez renvoyer le gouvernement du Hamas et élire des candidats approuvés par Israël et les Etats-Unis. Et le plus important : vous devez vous satisfaire d'un état palestinien comprenant plusieurs enclaves, chacune entièrement dépendante des bonnes grâces d'Israël. Pour l'instant, les directeurs de l'expérimentation scientifique réfléchissent à une question avec perplexité : comment vraiment les palestiniens tiennent –ils encore bon, malgré tout ? Selon toutes les règles, ils devraient être brisés depuis longtemps. Bien sûr, il y a quelques signes encourageants. L'atmosphère générale de frustration et de désespoir crée une tension entre le Hamas et le Fatah. Ici et là des affrontements ont éclaté, des personnes ont été tuées et blessées, mais à chaque fois la détérioration a été stoppée avant que cela ne dégénère en guerre civile. Les milliers de collaborateurs d'Israël aident aussi à attiser les choses. Mais, contrairement à toutes les attentes, la résistance ne s'est pas évaporée. Même le soldat israélien capturé n'a pas été libéré. L'une des explications est liée à la structure de la société palestinienne. L'Hamulah (famille élargie) y joue un rôle central. Tant qu'une personne de la famille travaille, les autres membres de la famille ne meurt pas de faim, mais si la malnutrition est largement répandue. Toute personne qui a un revenu le partage avec ses frères, ses sœurs, ses parents, ses grands parents, ses cousins et leurs enfants. C'est un système primitif, mais plutôt efficace dans ces circonstances. Il semble que les planificateurs de l'expérimentation n'ont pas tenu compte de ce facteur. Pour hâter le processus, de nouveau, la puissance entière de l'armée israélienne est maintenant utilisée, depuis cette semaine. Pendant trois mois, l'armée était occupée avec la deuxième guerre du Liban. Cela est devenu clair que l'armée qui pendant ces 39 dernières années a été employée principalement comme force de police coloniale, ne fonctionne pas vraiment bien quand brusquement confrontée à un opposant armé et entraîné qui peut répliquer. Le Hezbollah a utilisé des missiles anti tanks mortels contre les forces armées, et il a plu des roquettes sur le nord d'Israël. L'armée a depuis longtemps oublié comment affronter un tel ennemi. Et la campagne ne s'est pas bien terminée. Maintenant l'armée retourne à la guerre qu'elle connaît. Les palestiniens dans la Bande de Gaza n'ont pas encore d'armes efficaces contre les tanks, et les roquettes Quassams provoquent des dommages limités. L'armée peut de nouveau utiliser des tanks contre la population sans entrave ; L'armée de l'air, qui au Liban avait peur d'envoyer des hélicoptères pour évacuer les blessés, a maintenant tout loisir de tirer des missiles sur les maisons des « personnes recherchées » leurs familles et leurs voisins. Si ces derniers trois mois « seulement » 100 palestiniens par mois ont été tués, nous sommes actuellement témoin d'une dramatique augmentation de nombre de palestiniens tués et blessés. Comment une population frappée par la famine, manquant de médicaments et d'équipement pour ses hôpitaux primitifs, et exposée à des attaques par terre, mer et par air, tient bon ? Va-t-elle se briser ? Va –t-elle se mettre à genoux et implorer grâce ? Ou bien va-t-elle trouver la force inhumaine de passer le test ? En bref : pour faire en sorte qu'une population se rende qu'est ce qu'il faut et en quelle quantité ? Tous les scientifiques qui prennent part à cette expérimentation – Ehud Olmert, et Condoleezza Rice, Amir Peretz, et Angela Merkel, Dan Halutz et Georges Bush, sans oublié le prix Nobel de la paix Shimon Peres – sont penchés sur les microscopes et attendent une réponse, qui, nul doute, sera une contribution importante aux sciences politiques. J'espère que le Comité du prix Nobel regarde. Uri Avnery,
14 octobre 2006
Gush Shalom - Planete Non Violence http://www.planetenonviolence.org/index.php?action=article&numero=1007&preaction=nl&id=1728137&idnl=15169& Uri Avnery est écrivain israélien, ancien journaliste et ancien membre du parlement israélien, militant pacifiste de Gush Shalom (le Bloc de la Paix) une organisation israélienne qui lutte contre l'occupation et la colonisation. Source le site de Gush Shalom : http://www.gush-shalom.org Traduction MD pour Planete Non Violence
Du même auteur
« De gauche, mais... »Quand Napoléon a gagné à WaterlooAvec de tels amis...Le Cauchemar devient réalité
2-2 Point de vue de Mouedden Mohsin :Au nom du Père, du fils et de Sainte Israël.Pourquoi encore écrire et en parler ? Depuis une dizaine d'années des centaines d'articles, reportages, des appels aux secours, des manifestations, des appels aux boycott, des pétitions, pour un résultat mitigé, quasi nul. Pourquoi continuer lorsque systématiquement l'Europe et le reste du monde supplie le criminel israélien d'apporter une réponse « plus approprié », l'invitant à faire preuve de plus de retenue devant les bains de sang, hier libanais et depuis 1948, palestinien… Ce n'est plus de la prostitution, c'est pire, c'est la politique mondiale et la justice qui se déculotte devant un enfant gâteux à qui rien n'est refusé, devenu méchant, monstrueux et criminel, Que faire ?Ce vendredi 2 novembre des femmes palestiniennes vivant l'apartheid depuis leurs naissances manifestaient devant les blindés israéliens pour rappeler au criminel israélien mais surtout au monde dit « libre » l'apartheid odieux dans lequel est plongée un peuple depuis tant de décennies… Pour seul réponse, le criminel dira t-on n'a pas eu le choix des armes, il a fait ce qu'il devait faire et ce qu'il sait le mieux faire, tuer des femmes pacifistes et en blesser des dizaines d'autres pour asseoir sa supériorité « raciale », territoriale et coloniale contre ici des femmes sans défense. L'armée colonialiste d'Israël fait preuve de « courage » et justifie déjà ce crime en mettant en avant le fait qu'elles protégeaient des « terroristes ».En 1984 avec l'apartheid et pour la première fois, j'avais compris qu'il y avait parfois des logiques illogiques, cette politique raciste fondée en 1948 (date de a création d'Israël) par un parti nationaliste et raciste devait encore pour quelques années m'accompagner pour forger ma conscience citoyenne.Ce mardi soir, j'ai donc naturellement regardé le film « Le cri de la liberté » qui revenait sur l'assassinat du militant anti-apartheid Stephen Biko interprété magistralement par Denzel Washington. Tout au long du film j'ai pensé aux palestiniens tellement les similitudes et les comparaisons étaient nombreuses. Fallait-il s'étonner de l'alliance fraternelle entre le régime d'Apartheid et Israël qui fût l'un des rares pays au monde à continuer à coopérer et à soutenir le racisme abject d'extrême droite ? Israël est prêt à s'allier avec le fascisme et l'extrême droite, d'où l'entrée au gouvernement ces derniers temps de l'extrême droite israélienne.Pourquoi alors avec l'Afrique du Sud, une condamnation quasi unanime de l'apartheid par les nations civilisées ? Alors qu'ici, nous avons droit à des silences assourdissants nous rendant de facto complice des crimes israéliens, tellement les coopérations économiques, politiques et pire militaire avec Israël sont nombreuses.Les blancs sont arrivés en Afrique du Sud il y a plus de cinq siècles et ont fondé un semblant «d'état » vers la fin du 17 ème siècle, devrons nous attendre trois siècles et les années 2248 pour espérer la fin de la colonisation, du sionisme et de l'apartheid ? Car le sionisme est bien une idéologie raciste (reconnu clairement comme raciste par les Nations Unies dans les années 70 et puis retiré début des années 90 suite aux pressions USA et israélienne) et non de libération comme le rapporte les amis d'Israël.Il y a bien évidemment d'autres raisons :La culpabilité européenneL'histoire culpabilisatrice de la Shoah, qui découle d'une volonté de ne pas critiquer un état construit de toute pièce par les européens colons pour dit-on se débarrasser du « problème juif en Europe », l'idée étant de se débarrasser correctement des juifs pour les envoyer dans un état hors d'Europe, au début en Afrique (idée vite rejetée) et puis en Palestine avec là, une justification « divine ».
Les lobbies sionistes et le politiqueLe puissant lobby israélien allant des acteurs et animateurs français, européens et américains sionistes les plus en vues (participant chaque année par exemple avec l'armée israélienne en France pour récolter des fonds), en passant par les politiques, on pense notamment à la création cette année du premier lobby européen "Les amis européens d'Israël" avec la députée belge et européenne Frédérique Ries (ex-journaliste chez RTL) regroupant déjà deux cents parlementaires européens. Son objectif, précise son président est clair :« le but est de réunir les partisans d'Israël en une force politique qui facilitera l'arène politique, diplomatique et commercial, n ous nous sommes fixés l'objectif de transformer l'Europe en allié d'Israël ».Ou encore le lobby « Atlantiste » ( http://www.atlantis.org) ou le Congrès juif mondial ( http://www.worldjewishcongress.org) qui menace via son président Isaac Singer: « Le nouveau juif est là et il va falloir compter avec nous, Romano Prodi a dit qu'il allait surveiller l'antisémitisme, eh bien nous, nous allons surveiller Romano Prodi. Nous allons combattre tous ceux qui ne nous aiment pas. Avec la force des États-Unis et d'Israël, nous allons changer le monde avec nos propres méthodes, pas les vôtres. »La lutte contre l'antisémitisme n'est ici vous l'aurez compris que le prétexte culpabilisateur pour des lobbies agressifs et pro-actif et ce dans le but d'asseoir définitivement la suprématie d'une politique et d'une idéologie.Faiblesse des musulmans et humanistesAjoutons également à ce tableau guère réjouissant, l'extrême faiblesse et divisions de la communauté musulmane et humaniste en Europe.Que faire ? Subir et accepter la colonisation ? Résister et s'enterrer vivant ? Nous avons le devoir de poursuivre en mettant sur pied des actions plus offensives, plus intelligentes car les exemples positifs sont légions, Qui aurait crût dans les années 80 voir Nelson Mandela en président ? Qui aurait pensé qu'un jour, voir des amérindiens (peut-être le génocide le plus mésestimé de l'histoire) au pouvoir (Bolivie, Venezuela, …) et « libre », qui aurait pensé que le Mahatma Ghandi viendrait à bout de l'empire britannique…Nous devons rester positif et continuer notre résistance.Pendant ce temps, nos parlementaires continuent à se poser des questions existentielles… Faut-il boycotter les palestiniens et le Hamas ? Quand le Hamas reconnaîtra t-il Israël, comme si ce dernier reconnaissait la Palestine et son peuple. Doit-on accorder l'aide européenne ? Doit-on condamner la résistance palestinienne ? C'est à rêver ou plutôt à cauchemarder, cette « équidistance » pour « Sainte Israël » n'en est pas une, c'est une capitulation face au terrorisme d'état qui tue librement, celui qui fait des milliers de victimes, celui qui se justifie de manière indécente via des pirouettes juridiques et les argumentations tronquées, faussées avancées par « boites de communications » rôdées… Par le passé également, la logique était mis hors jeu, ceux qui par exemple trouvaient normal la « traite des noirs » au nom du commerce et du libéralisme criminel, ceux qui trouvaient normal que l'Europe civilise et occupe l'Afrique au nom de notre prétendue supériorité, ceux qui pensaient que l'autre, l'amérindien, le « bougnoule », le nègre, le sauvage n'était qu'un animal avec une tête humaine…Pensez-vous que les choses en beaucoup évolué ?Oui à la surface c'est incontestable mais lorsque nous prenons le soin d'analyser les choses de manière plus scientifique, plus posée dans le cas qui nous concerne, ne retrouvons nous pas là, les résurgences d'un racisme primaire, d'une occupation inacceptable, d'une violence criminelle, n'est ce pas là, le racisme le plus abject, la colonisation la plus brutale, les atrocités et les crimes les plus impunis ? Oui incontestablement, nous sommes dans le même registre et si aujourd'hui nous voulons être cohérent avec nous-mêmes et nos idéaux, nous devons le dénoncer mais surtout condamner ce dernier pour « colonisation, destruction systématique du patrimoine et des biens palestiniens et crimes contre l'humanité… ».Nous le savons, le monde n'est pas manichéen, il y a des salauds et des criminels chez nous aussi, les juifs ne sont pas les mauvais et les arabes les bons, ici il s'agit de faire parler les faits et ces derniers prouvent ceci, les juifs ne soutiennent pas tous Israël mais ils sont minoritaires et marginalisés, les palestiniens sont bien les occupés, les colonisés, les victimes et non les bourreaux, oui la société israélienne est multiples, mais ce sont bien les gouvernements successifs qui sont responsables de cette tragédie humaine, oui Israël est coupable, pas parce que juif, mais parce que coupable de faits graves, kilométriques et criminelles, oui, les palestiniens sont les victimes et non des terroristes, car depuis 1948 colonisés, spoliés, volés et mis dans des camps à ciel ouvert…J'ai honte de nos parlementaires, de nos médias (à quelques exceptions) mais aussi de nos musulmans, de nos humanistes, de nos gauchistes, honte de cette indifférence qui chaque jour tuent des gosses, des hommes et des femmes qui ne demandent que la liberté et qui sont traités comme des pestiférés, des terroristes, par la faute et la lâcheté de beaucoup, mais aussi et surtout de nous, de toi et de moi également.Disons le définitivement, la résistance contre la colonisation, le sionisme et Israël est un droit légitime et même un devoir moral !Mouedden MohsinActeur associatif mohsin.mouedden@gmail.com 3 novembre 2006
http://www.lemonde.fr/web/video/0,47...-803567,0.htmlhttp://moueddenmohsin.blogspirit.com
2-3 Silvia Cattori : Beit Hanoun, un jeune palestinien témoigne : "Ils tirent sur tout ce qui bouge".Propos recueillis par Silvia Cattori le 3 novembre 2006 "La ville de Beit Hanoun, avec ses 30'000 habitants faisait déjà l’objet d’agressions quotidiennes et de frappes aériennes depuis le 25 juin. Maintenant elle est assiégée par des troupes israéliennes au sol. Nous avons vu les chars avancer, se mettre en place. Nous sommes maintenant encerclés par environ 70 chars et au moins 450 soldats qui ont annoncé que la ville est "zone militaire fermée". Ce qui veut dire que personne ne peut sortir. Personne ne peut s’enfuir. C’est une offensive sur le mode de celles menées en 2002 en Cisjordanie. Nous n’avons pas d’eau, pas d’électricité. On se terre dans des coins reculés de la maison. Les ambulances ne sont pas autorisées à entrer dans cette zone occupée et fermée. Les soldats ont encerclé les maisons qu’ils voulaient investir. Ils ont occupé des maisons et ils ont enfermé dans une pièce les familles. Maintenant, ils s’en servent comme d’un fortin. Ils percent des murs à l’explosif, font sauter les portes, et les gens sont terrorisés. Ils tirent sur tout ce qui bouge. Hier, ils ont tiré sur des gens qui cherchaient à se mettre à l’abri, qui n’étaient pas en position de combat. Ils leur ont tiré dans le dos et quand celui qui était blessé a voulu s’enfuir, ils l’ont tué; et ceux qui ont voulu ramasser son corps ont été visés aussi. Dans de nombreux cas, les ambulances n’ont pas pu aller au secours des blessés. Les enfants qui échappent à la vigilance de leurs parents ou qui regardent par la fenêtre sont tués par les soldats israéliens postés sur les toits et les balcons des maisons qu’ils occupent. Ils ont le feu vert de Bush pour nous tuer et de ces politiciens qui ont affirmé qu’Israël "a le droit de se défendre". Ils font usage d’armes qui transforment les morts et les blessés en quelque chose de monstrueux. C’est très impressionnant les blessures provoquées par les missiles lâchés par les drones. Ce sont des coupures comme au rasoir, des jambes, des pieds, des mains coupées net ; elles sont tout aussi effrayantes que les blessures des fusils M 16. Les soldats ont l’ordre de tirer sur le haut du corps : ils visent la poitrine, près du cœur, la tête. Les victimes sont pour la plupart, des civils, tués, ou blessés à la gorge, au cou, à la poitrine, à la tête, alors qu’ils étaient dans leur maison. Ils tirent contre des gens qui s’enfuient de peur ; ils tirent sur des blessés qui cherchent à se sauver. Nous avons perdu la notion du temps, nous ne savons plus depuis combien de temps nous sommes pris dans cette guerre. On se sent perdus. Il y a des avions qui bombardent, des drones qui sont prêts à tirer leurs missiles au dessus de nos têtes. Ils contrôlent toute la zone. Avec les bourdonnements des drones, on a le sentiment d’avoir tout le temps une abeille dans l’oreille. C’est vraiment très pénible.Il n’y a personne pour nous défendre. Nous n’avons pas d’armée. Nous n’avons que nos parents pour nous défendre sachant qu’ils vont à la mort, qu’ils ne peuvent pas nous défendre. Cette nouvelle agression est terrible pour les petits enfants surtout, très nombreux ici, qui sont contraints de rester enfermés, qui sont terrorisés et qui crient quand il y a des bombardements.Nous apprenons à tout moment qu’il y a des tués, qu’il y a des blessés qui baignent dans leur sang, que les gens ne savent pas comment arrêter l’hémorragie, et que les ambulances ne peuvent pas aller les secourir. Il faudrait que la Croix Rouge oblige les Israéliens à accepter que les ambulances palestiniennes puissent aller au secours des blessés sans entraves.Les Israéliens disent qu’ils mènent cette offensive pour empêcher l’entrée des armes par l’Egypte. C’est faux. Rien ne peut rentrer. Il n’y a à Gaza que des fusils qui ne peuvent rien contre les Apaches et les chars Merkawa de l’armée israélienne. Les armes de guerre qui sont entrées à Gaza, ce sont celles qu’Israël et les Etats-Unis ont livrées à Dahlan qui est l’homme d’Abou Mazen, l’homme le plus redouté ici à Gaza. Il est à la tête des forces qui, depuis des mois, créent des troubles pour faire tomber le gouvernement du Hamas. Hier, les soldats ont sommé, par hauts parleurs tous les hommes dès l’âge de quinze ans de sortir des maisons. Ils ont, par endroit, ratissé maison après maison, menottés et embarqués des centaines d’hommes dans un lieu où ils ont certainement dû les obliger à se déshabiller, comme ils l’ont fait à Betlaya en juin. Ils laissent les hommes en slips. Pour un oriental c’est la plus insupportable des humiliations. Autant nous tuer.Nous pensons qu’après Beit Hanoun ils vont s’attaquer à Betlaya, et ensuite à Jabaliya et faire ce qu’ils font ici : fouiller maison après maison. Beit Hanoun comme Rafah sont des zones vulnérables, parce que séparées géographiquement des autres zones habitées, donc plus faciles à isoler du reste de Gaza. Ce matin, les femmes sont sorties pour voler au secours de leurs fils ou maris étaient menacés par les blindés qui encerclaient la mosquée. (Voir la manifestation des femmes diffusée sur CNN : http://www.youtube.com/watch?v=VWDu7p9rsXU)Les femmes ont défié les Apaches et les chars. Ce fut pour nous un moment formidable. On s’est senti comme enveloppé dans un voile d’humanité. C’était un moment très fort de voir ces femmes qui étaient prêtes à aller à la mort pour sauver la vie de leur fils, de leur mari. Elles ont continué sans hésiter et les soldats qui ne s’y attendaient pas ont été désorientés. Grâce à cet effet de surprise elles ont sauvé la vie de leurs hommes. Elles ont montré que la plus grande armée du monde peut être vaincue par des gens aux mains nues. Nous avons perçu cela comme un message adressé aux hommes des pays arabes qui restent silencieux. Ces femmes ont dit, par leur geste : "Voila, face à votre lâcheté, les femmes palestinienne sont seules en train lutter pour libérer leurs hommes assiégés par l’ennemi des Arabes, Israël".(Fin du témoignage)Ils font la guerre à des civils et le monde ne le sait pas.Ce jeune palestinien qui nous a raconté tout cela à voix basse nous a déchiré le cœur. Il ne pouvait rendre un meilleur hommage à ces femmes héroïques.Je crois que tous ceux qui ont vu les images de ces femmes ont été bouleversés. Elles se sont jetées le long de cette immense avenue, à découvert, mains nues, défiant hélicoptères et blindés pour protéger leurs hommes. Les soldats, leur ont tiré dessus mais elles ont continué et atteint leur but. Les soldats qui tiraient depuis leurs blindés sur ces femmes inoffensives, sont des monstres. "Israël a le droit de se défendre" répondait ce matin l’ancien ambassadeur Elie Barnavi au journaliste de France culture qui lui demandait ce que signifiait l’offensive israélienne au nord de Gaza. Mais le droit de se défendre contre quoi ? Il n’y a pas d’armée palestinienne en face. Il y a un peuple massacré jour après jour par l’armée la mieux équipée du monde. Et les Palestiniens n’ont pas le droit se défendre. C’est au peuple palestinien victime des massacres qu’il conviendrait de demander ce que signifie vivre sous offensive militaire israélienne, et non pas aux ambassadeurs de l’Etat juif d’Israël. Des ambassadeurs qui ne vous diront jamais, quand il s’agit de vies arabes, la souffrance et l’angoisse des enfants jetés dans l’effroi, des femmes qui ne savent pas comment les protéger, des vieillards qui subissent impuissants, des bébés qui hurlent, des femmes enceintes qui craignent pour leur grossesse, des blessés, des morts, des mères qui pleurent les leurs des hommes qui se sentent humiliés de ne pas pouvoir défendre leurs enfants des médecins qui n’en peuvent plus de voir tout ce sang couler et les blessés s’ajouter aux blessés de leurs hôpitaux mal équipés. Ces "terroristes", ces "activistes" qu’Israël combat, ce sont des Palestiniens, ce sont les authentiques résidents d’une nation qu’Israël a rayée de la carte, un peuple chassé de sa terre, enfermé dans des camps miséreux. Ce sont des femmes de tout âge qui bravent les tanks pour protéger leurs fils. Ce sont des enfants qui meurent dans leur lit ou en jouant devant leur porte. Ce sont des pères, des frères, des cousins, des époux sommairement exécutés parce que mis par Israël sur la liste des « wanted ». Ce sont des jeunes gens désespérés avec, pour défendre leur dignité, des fusils et des roquettes rudimentaires, et qui savent qu’ils vont à la mort quand ils mettent le nez dehors. Comme l’enfant Bara’ Riyad Fayyad, 4 ans, tué devant la porte de sa maison. Ce sont des gens tout à fait normaux qui ont voté de façon tout à fait démocratique contre les autorités corrompues du Fatah."Où sont nos frères Arabes" criait une femme face à une camera.Où est le monde ?"La communauté internationale se tait" s’étonnent les gens qui regardent tout cela avec effroi et ne comprennent pas ce silence. ( http://www.ism-france.org/news/article.php?id=5705&type=temoignage&lesujet=Incursions )Mais la "communauté internationale", si souvent invoquée, n’est qu’un mot vide de sens. Et l’ONU, depuis l’écroulement de l’URSS n’est plus qu’un instrument entre les mains de la superpuissance américaine.En fait, la "communauté internationale" c’est nous tous; ce sont ces associations qui sont malheureusement davantage attachées à protéger les acquis de l’Etat juif d’Israël que le droit des Palestiniens à exister, donc à revenir chez eux; ce sont ces partis politiques, toutes tendances confondues, trop occupés à se placer sur l’échiquier électoral; ce sont ces élus qui n’osent pas critiquer Israël de peur de se faire accuser d’antisémitisme; ce sont ces journalistes qui désinforment l’opinion et couvrent les crimes d’Etat. Silvia Cattori
4 novembre 2006
Traduction : Leila Salem http://www.ism-suisse.org/news/article.php?id=5708&type=temoignage&lesujet=Incursions
Du même auteur
Une douleur d’hommeL'antisémitisme tel un épouvantailOctobre noir
Tous les articles de Silvia Cattori
a) Beit Hanoun plongée à nouveau dans l’horreur.
Source : Palestine News Network http://french.pnn.ps
b) Israël continue ses massacres et tue 18 civils palestiniens pendant leur sommeil à Beit Hanoun.
Al Jazeera, mercredi 8 novembre 2006.
Pour voir la galerie de photos du massacre www.aljazeera.net
Source : Al Jazeera
2-4 Point de vue de Alain Joxe : l’unilatéralisme impérial et les guerres asymétriques
Ndlr : PS : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
Israël en Palestine et au Liban et guerre d’Iraq :
(Partie Palestine)
Les guerres asymétriques nouvelles se transforment elles mêmes sous nos yeux avec l’expérience d’un succès relatif du plus faible. C’est un paradoxe qui est décrit à l’avance par une certaine littérature militaire américaine faisant la critique de l’impasse iraquienne, considérée comme erreur stratégique, équivalente à l’impasse des années 60 au Vietnam [1]. Mais la doctrine américaine demeure celle de l’écrasement de l’ennemi sans négociation et de la destruction des souverainetés étatiques. Du moins tant que l’Europe ne se rebiffe pas ?
L’enjeu de la « sortie de crise » au Liban est d’importance globale car c’est peut-être un premier coup d’arrêt à l’unilatéralisme extrémiste des Etats-Unis qui cependant continue à se manifester pleinement en Iraq. A. ISRAEL PALESTINE ET LIBAN L’extrêmisme politique israélien On ne parle presque plus de « l’extrémisme du Hamas, car ce serait ridicule dans le contexte, vu l’extrêmisme de Tsahal au Liban. Mais la guerre du Liban c’est aussi cet écran posé sur le sort des Palestiniens, au bord de la famine sans plus faire la « une » ; le siège, levé au Liban, se poursuit contre les populations civiles de Cisjordanie et de Gaza qui sont punies collectivement pour avoir voté majoritairement pour le Hamas, pauvre et désarmé. L’opération libanaise lui ressemblait avec des différences puisqu’Israël y a puni les populations chiites pour avoir voté majoritairement pour un Hezbollah, plus riche et armé. Les deux guerres, sous leur masque « défensif », cherchèrent à brouiller dans l’opinion la perception des deux actions militaires unilatérales de Tsahal : elles visent une population civile entière, en punissant son vote : deux crimes de guerre (selon Amnesty International) et deux violences antidémocratiques. La gauche américaine proteste avec véhémence mais l’impunité devient habitude avec le silence de l’Europe. Deux extrêmismes ? On est tenté au minimum, pour « équilibrer son jugement » de faire de la guerre d’Israël contre le Liban le fruit de deux extrémismes, celui du Hezbollah, qui n’a jamais cessé ses escarmouches, et se risque à faire prisonnier deux soldats israéliens celui d’un gouvernement Israélien, qui en décidant une guerre, se laisse entraîner à détruire par bombardement toute l’infrastructure économique du Liban, et subit par ailleurs un échec face au Hezbollah qui révèle une décadence du renseignement et une perte de savoir faire sur le plan tactique et stratégique. Ces deux erreurs extrémistes rendent obscur le lien (clausewitzien) entre l’objectif de l’action de guerre (Ziel) et son but politique (Zweck). Un diagnostic doit comparer les pertes du contrôle politique dans les deux camps : On peut dire que le gouvernement libanais perdait le contrôle politico-militaire de son territoire en renonçant aux « fermes de Chabaa » revendiquées par la Syrie, tout en déléguant au Hezbollah armé la garde de la frontière sud ; et que le Hezbollah a fait une erreur politique en ne prévoyant pas la démesure de la réaction destructrice d’Israël, qui est une image de la démesure américaine. Mais il faut noter aussi que le gouvernement Olmert perdait, de son côté, le contrôle politique de son armée, en acceptant d’entrer en guerre sur une stratégie et un scénario ridiculement brutal et irréaliste car sous-informé et fondé sur une définition américaine stéréotypée de la dominance, longuement en échec en Iraq. Montée aux extrêmes ou unilatéralisme dominant ? On décèle que la dialectique des deux extrémismes n’est pas réellement corrélée. Il ne s’agit pas de la « montée aux extrêmes » clausewitzienne qui est un effet réciproque direct, mais l’ouverture de la guerre procède, des deux côtés, au moment de décider l’engagement, d’une forme d’unilatéralisme doctrinaire venu d’ailleurs, et qui déforme la perception du réel des identités stratégiques locales. On sait que, dans le monde de l’empire unifié néolibéral, sous le contrôle d’un activiste militaire comme M. Rumsfeld, l’unilatéralisme dominant est américain : La source de l’aventurisme unilatéral d’Israël est aux Etats-Unis. Les violations multiples des traités et conventions internationales, la pensée stratégique autistique, le mépris des peuples, l’amour du douhettisme électronique, la dénonciation de toute négociation comme « lâcheté munichoise : Tous ces stéréotypes sont communs à Israël et aux Etats-unis. L’Unilatéralisme entraîne « l’outrecuidance » du plus fort, et produit des effets négatifs à chaque moment de cette guerre : La décadence préalable du renseignement ; le déclenchement de type douhettiste, corrigé par le mythe de l’avion-char sans prévoir l’antitank moderne. Le conflit s’est terminé par un cessez le feu d’urgence mais l’ONU elle même accepte un temps d’être soumise aux chantages du corps expéditionnaire israélien : Israël évacue le sud mais maintient le blocus aéronaval puis naval du Liban détruit, comme s’il était mandaté par l’ONU. En droit un blocus est un acte de guerre. Israël oblige Kofi Annan à lui demander poliment d’arrêter cette violation du cessez le feu. La seule explication c’est qu’Israël est toujours entièrement soutenu par les Etats-Unis. Bref il pourrait être urgent, pour l’Union Européenne, restée multilatéraliste et politique dans sa stratégie, de cesser de faire une analyse purement provinciale des enjeux et des identités stratégiques de ce conflit, et de chercher pour sa sécurité à maîtriser à l’échelle pertinente, ces guerres où s’affrontent pour le contrôle du Moyen orient, deux visions du monde, l’unilatéralisme et le multilatéralisme .
3 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
Ndlr : PS : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
3 -1 Parti communiste d'Israël : Jeunes communistes retourne à une prison militaire.
Hier, le 5 novembre 2006, Omri Evron et Yakir Peretz sont retourné au centre national d'induction de l'armée israélienne, près de Tel Aviv, et ont refusé pour la seconde fois la conscription. Chacun d'eux a dû purger une peine de prison de 14 jours à la Prison militaire numéro 4. Ils ont, aussi bien Evron que Yakir Peretz, été condamnés à une nouvelle peine de 14 jours.
Yakir Peretz avait dit qu'il refuse de faire partie d'une armée d'occupation. «J'ai le droit de ne pas faire partie de l'armée, et, en ce moment, les autorités me refusent ce droit fondamental de la personne. Même s'il s'agissait d'une armée constituée d'anges je ne devrais pas être obligé d'appuyer quelque lutte armée que ce soit.»
Omri Evron, membre de la Ligue de jeunesse communiste d'Israel (Banki), a refusé de s'enrôler ou de porter un uniforme, et, en raison de cela, il a reçu pendant sa première incarcération, une punition supplémentaire : il a été mis au "trou" (isolement cellulaire). Il a déclaré : «Je refuse de porter un uniforme parce que je ne suis pas prêt à me considérer soldat». Omri explique qu'il s'oppose à l'occupation militaire actuelle du territoire qui appartient au peuple palestinien, à cette occupation qui envenime les antagonismes et la haine et la terreur entre les deux peuples. Au cours de sa première incarcération, les autorités l'avaient déshabillé et laissé en sous-vêtements pendant un certain temps et privé de son droit d'avoir des livres tout au long de sa peine. Des avocats/ates et des militants/antes sont en train de suivre sa situation de près. En ce qui concerne le droit d'Omri d'avoir des livres pendant son isolement cellulaire, les autorités de la prison ont accepté qu'il ait des "livres saints" de différentes religions, tels que la Bible, le Coran et le Nouveau testament. Les avocats sont en communication avec les autorités de l'armée pour s'assurer que le droit d'avoir des livres sera respecté.
Mardi 7 novembre 2006
http://www.maki.org.il , mailto:info@maki.org.il
3-2 Communiqué de Presse d'Orléans Loiret Palestine : "Retrait immédiat de l'armée israélienne des territoires palestiniens !La brutalité de l'occupation israélienne contre le Liban l'été dernier a choqué l'opinion internationale. Des voix se sont élevées alors pour appeler à un règlement global du conflit généré par l'occupation et la confiscation par Israël des droits de ses voisins.Mais dans toute la bande de Gaza, l'armée israélienne tire sur une population assiégée, privée d'eau, de nourriture, de médicaments et d'électricité, enfermée, isolée, encerclée par des chars, cible des missiles et des snipers, dans la plus totale indifférence et le silence des nations.Des civils dont des femmes et des enfants sont assassinés. Plus de 60 morts de puis le début de l'offensive, des centaines de blessés, des milliers d'arrestations.Crimes de guerre !L'ONU, l'Union Européenne et la France doivent sanctionner les israéliens.Mais en Cisjordanie, des soldats israéliens déguisés en Palestiniens, escadrons de la mort, enlèvent et assassinent quasi quotidiennement des civils ; des hélicoptères, des avions, des chars, sèment la mort et le désespoir.Crimes de guerres !ET PAS UN GOUVERNEMENT NE CONDAMNE !Les palestiniens ont le droit de vivre dans un Etat libre et indépendant.Que veut l'ONU ? Que veut l'Europe ? Que veut la France ?Une large majorité de députés et de ministres israéliens ont élu un vice-premier ministre, Avigdor Lieberman, qui appelle à chasser les Arabes d'Israël, à assassiner les Palestiniens emprisonnés (10 000, dont plus de 300 enfants) et qui propose de transformer les villes et les villages palestiniens en ruines et cimetières selon la méthode de Poutine en Tchétchénie.ET PAS UN GOUVERNEMENT NE CONDAMNE NI NE SANCTIONNE!Halte à l'impunité d'Israël
3-3 Palestine_en_marche : La barbarie coloniale sioniste à l'oeuvre.
De nouveau, l’Etat d’Israël massacre ! De nouveau, la barbarie sioniste coloniale est à l'oeuvre!
Le nord de Gaza, Beit Hanoun, est la cible actuelle ! Près de 90 Palestiniens tués, dont plusieurs enfants, des milliers de blessés, des quartiers entiers éventrés.
De nouveau, Israël est activement soutenu par les Etats-Unis et l’Union européenne dans sa prétention à détruire la Palestine et les Palestiniens.
C’est parce qu’Israël a perdu sa guerre au Liban qu’il essaie de rassembler son énergie destructrice en s’en prenant au peuple palestinien !
C’est parce que le peuple palestinien poursuit sa résistance contre l’occupation qu’Israël s’arroge le droit de détruire et de tuer !
Non satisfaits de maintenir un blocus meurtrier contre un peuple ayant affirmé son droit à la résistance,
Les Etats européens (France y compris) et les Etats-Unis espèrent l'essoufflement de ce peuple héroïque pour faire passer leurs plans impérialistes : soumission du peuple palestinien et des autres peuples arabes de la région à leur domination.
Non seulement les Etats européens et les Etats-Unis poussent à la guerre civile palestinienne, en maintenant le blocus, mais ils cautionnent l’entrée de Lieberman, un fasciste notoire, au gouvernement israélien.
Si, pour les dirigeants israéliens, la présence de Lieberman n’est qu’un épisode dans leur entreprise de nettoyage ethnique en Palestine, depuis 1947, pour les Etats européens, cette présence devrait, selon leurs critères de démocratie, les amener à isoler le gouvernement israélien, comme ils l’ont fait pour l’Autriche, avec la présence du parti fasciste de Jörg Haider.
Car Lieberman est un fasciste de la même trempe. Il n’a pas hésité et n’hésite pas à exprimer tout haut ce que les autres sionistes rêvent tout bas : vider la Palestine occupée de sa population palestinienne.
Mais Javier Solana, coordinateur de la politique sécuritaire et étrangère européenne, n’hésite pas à le rencontrer, pour définir une stratégie commune.
Quelle stratégie commune, sinon la stratégie coloniale consistant à massacrer en Palestine, à exacerber les divisions au Liban, à menacer les Etats de la région qui refusent de s'aligner sur la politique américaine.
Nous devons dénoncer la complicité active de plus en plus marquée de l’Union européenne avec l’Etat sioniste d’Israël !
Nous devons affirmer notre solidarité inconditionnelle avec le peuple palestinien,
les résistants et résistantes qui refusent de se soumettre à l’axe impérialo-sioniste !
Pour mettre fin à l’occupation, à la colonisation et aux massacres sionistes,
poursuivons la campagne de boycott des produits et des institutions israéliennes :
L’Etat d’Israël doit être isolé !
Palestine vivra ! Palestine vaincra !
8 novembre 2006
Palestine en marche
3-4 Communiqué de l'Ejjp : L'Union Européenne doit prendre des mesures fermes et impartiales.
Juifs européens pour une paix juste L'Union Européenne doit prendre des mesures fermes et impartiales contre la catastrophe humanitaire à Gaza. Ces derniers mois, les actions de l'armée israélienne ont abouti à un niveau insupportable de répression et de persécution de la population palestinienne dans la Bande de Gaza. Les massacres et les meurtres de Palestiniens non armés, y compris de nombreux enfants et des femmes, cyniquement nommés pendant l'été "Opération Pluie d'Eté" et portant maintenant le nom d' "Opération Nuages d'Automne", sont indescriptibles. Pendant les quatre derniers mois, 335 Palestiniens ont été tués, dont 85 moins de 17 ans, et 30 femmes. Ces derniers jours, 47 habitants de Beit Hanoun, parmi lesquels des femmes et des enfants, ont été tués et de nombreux hommes de 16 à 45 ans arrêtés et conduits vers une destination inconnue. Selon les médias israéliens, 130 d'entre eux étaient armés. Pour le dire clairement: depuis moins de six mois 252 civils ont été tués par l'armée israélienneà Gaza, sans parler des centaines de blessés et de mutilés.Quelles sont les raisons qui conduisent le gouvernement israélien à autoriser son armée à mener de telles actions? Est-ce pour la sécurité? Est-ce pour démontrer sa puissance contre ceux qui résistent à l'occupation? Y-a-t-il une raison rationnelle?L'inhumanité de ces attaques incessantes, tant psychologiques que matérielles, jour et nuit, n'a pas d'autre raison que de semer la crainte et de démontrer sa force.Contre quelle menace? Les incursions de l'armée israélienne à Gaza ne peuvent être justifiées par le tir de Quassam ou par la prise en otage par des militants palestiniens du soldat Gilad Shalit. En effet, la violence arbitraire et sans limite de l'armée israélienne a probablement mis en danger sa vie.L'usage de la nouvelle arme létale illégale appelée DIME (Dense Inert Metal Explosive) n'a aucune justification quelconque. Il est évident qu'il s'agit d'utiliser des gens vivant comme une population emprisonnée par une occupation militaire brutale comme sujets d'expérimentation pour tester de nouvelles armes létales.On doit se demander si le motif réel du désengagement israélien de Gaza n'était pas de préparer la voie à de nouvelles méthodes pour tuer et détruire.Conformément à la Charte des Nations-Unies, Israël, comme n'importe quel autre membre de la communauté internationale, doit être jugé, rendu responsable et dissuadé d'imposer des guerres non déclarées conduisant à la mort de civils, à la destruction de la nature, et à celle de l'industrie et des infrastructures de ses voisins.En tant que citoyens européens, nous ne voulons pas être silencieux sur les crimes commis contre un peuple occupé et emprisonné, victime d'événements de l'histoire européenne.En tant que juifs, nous ne ferons pas la même faute, que nous avons souvent condamnée chez les autres en restant silencieux devant des crimes contre l'humanité.Il est absolument essentiel que des mesures fortes, décisives et impartiales soient enfin prises par l'Union Européenne pour contraindre Israël à respecter le droit international. Nous demandons qu'une force de maintien de la paix soit immédiatement envoyée à Gaza par l'Union européenne pour protéger la population y vivant. La catastrophe humanitaire a déjà commencé!Comité exécutif des Juifs Européens pour une Paix JusteDror Feiler (Président) SuèdeDan Judelson (Secrétaire) Grande-BretagnePaula Abrams-Hourani AutrichePaola Canarutto ItalieLiliane Cordova-Kaczerginski FranceFanny MichaelaP.O. Box. 59506 1040 LA Amsterdam The Netherlands+31 20 67955850 contact@ejjp.orgtraduit de l'anglais par JCM
3-5 Convergences des causes : Le lien qui se rompt.
L’ancien président de la Banque Mondiale James Wolfensohn s’adressant à la Jewish Federation of Chicago prévoit que dans une année ou deux, l’Etat constitué par l’artefact sioniste ne sera plus un centre d’intérêt pour Washington en raison du test militaire qu’a constitué la récente agression du Liban.La nouvelle donne au Moyen Orient fragilise la position de l’artefact malgré la reconnaissance par l’Occident de sa légitimité.Dans le même temps, l’influence et les capacités militaires iraniennes sont en plein développement. Or l’engagement étasunien en Irak ne permet pas à Washington une bonne position pour traiter de la menace nucléaire iranienne.La pénurie énergétique, la démographie en expansion des Musulmans et l’émergence de la puissance économique chinoise vont également concourir à affaiblir l’ex-classique alliance stratégique entre Israël et les USA.Pas un mot ne fut dit de l'absence ontologique d'avenir pour un Etat qui ne vit que sur des crimes depuis sa création de toutes pièces.http://www.convergencedescauses.com/index.php?option=com_content&task=view&id=3378 novembre 2006,Convergence des Causes
Médias
4 Médias
4-1 Mesdames et Messieurs les journalistes : Honte à vous ! Par ISM-France - Gaza - 05-11-2006
Ne pensez-vous pas que vous devriez informer vos lecteurs ou vos auditeurs de façon plus juste sur le carnage perpétré en ce moment à Gaza par les Israéliens ?Ne devriez-vous pas dire que tirer sur des manifestants non armés n'est pas digne d'un pays qui se dit "démocratique" ?Il semblerait qu’actuellement, l'intégrité journalistique n'ait plus de place dans les colonnes de nos journaux ou à la télévision ! En ce moment, nous sommes témoins d'une barbarie à Gaza ! L'armée israélienne a tiré sur des Palestiniennes qui manifestaient pacifiquement pour demander l'arrêt de la violence et essayer de sauver leurs maris, leurs fils, leurs frères, leur cousins. Deux femmes y ont perdu la vie et 18 ont été blessées. (voir le reportage de CNN)A ce jour, 49 Palestiniens ont été tués et plus de 240 y ont été blessées.Un responsable israélien, légèrement embarrassé, a déclaré qu'ils enquêtaient sur le sujet, ce à quoi les responsables palestiniens ont répondu avec des chiffres sinistres sur le nombre de plus de 300 Gazéens tués au cours de ces derniers mois par l'occupant israélien : 80% de civils dont 20% d'enfants !Vous répétez à loisir la propagande israélienne : "Israël a le droit de se défendre", "Tsahal", "Terroristes". Quelques roquettes artisanales lancées sur Israël, et qui ne font pas de victimes (sinon, vous le rapporteriez en Une…) ou un soldat kidnappé justifient-ils le massacre de toute une population et la destruction de ces infrastructures ?Pourquoi utiliser le terme "Tsahal" quand vous parlez de l'armée israélienne qui attaque les Territoires Occupés Palestiniens ?Ne croyez-vous pas que le terme "Forces d'Occupation Israélienne" serait plus juste ?Lorsque vous utilisez le terme "Terroristes" pour parler des activistes palestiniens, ne croyez-vous pas que le terme "Résistants" serait mieux adapté ?Ne pensez-vous pas que vous devriez informer vos lecteurs ou vos auditeurs de façon plus juste sur le carnage perpétré en ce moment à Gaza par les Israéliens ?Ne devriez-vous pas dire que tirer sur des manifestants non armés n'est pas digne d'un pays qui se dit "démocratique" ?Ne pensez-vous pas que vous devriez dire que 80% des plus de 300 Palestiniens tués par les barbares israéliens à Gaza étaient des civils innocents et que 20% d'entre eux étaient des enfants ?Ne pensez-vous pas que vous devriez dire que les Palestiniens vivent dans une prison à ciel ouvert, que toutes les portes de la prison sont fermées à clé et que s'ils veulent en sortir, ils doivent s'engager à ne pas y revenir ?Pourquoi n'avez-vous pas parlé de l'arrivée au gouvernement israélien en tant que vice-premier Ministre d'Avigor Lieberman, chef du parti d'extrême-droite israélien, qui appelle au transfert de tous les Arabes israéliens et des territoires occupés vers d'autres pays Arabes et qui demande de traiter Gaza comme la Tchétchénie ?Vous n’avez pas de mot assez durs lorsqu’il s’agit d’un Le Pen en France, ou d’un Yorge Haider en Autriche ; l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir n’est-elle donc pas aussi grave lorsque cela se passe en Israel ?Vous condamnez la Russie pour ses exactions en Tchétchénie mais Israël peut faire ce qu’il veut à Gaza, cela ne vous intéresse pas !Pourquoi continuez-vous à ignorer la souffrance des Palestiniens ?Sont-ils des êtres humains et des enfants qui ne méritent pas l'attention de vos lecteurs ou de vos auditeurs ?L'intégrité journalistique ne vous impose-t'elle pas de rapporter les informations ?Il semblerait qu’actuellement, l'intégrité n'ait plus de place dans les colonnes de nos journaux ou à la télévision !
http://www.ism-suisse.org/news/article.php?id=5713&type=communique&lesujet=Résistances
4-2 Un silence complice face à Israël.Les Occidentaux ont décidé de fermer les yeux sur les pratiques israéliennes. Silence radio et information a minima. Que dire aujourd'hui de la nouvelle tuerie de Beit Jala ? Les militaires israéliens ont tiré sur des femmes désarmées et manifestant pacifiquement.Rien n'arrêtera la folle machine répressive de l'Etat sioniste... tout concourt à cette logique mise en équation dans les colonnes du « Monde » par Charles Enderlin, le 17 août dernier. « Toute cette politique [d'Israël], écrit-il (1), était appuyée par une nouvelle doctrine militaire sur le conflit à basse intensité. Un " think tank " de généraux de réserve installé dans l'école de formation des officiers supérieurs a mis au point des concepts stratégiques qui ont fini par transformer la réalité du conflit. Le plus important consistait à " graver dans la conscience " des Palestiniens qu'ils n'obtiendront rien par la violence. Pour cela la pression sur la population devait être maximum, avec des couvre-feux, des bouclages et un blocus économique.»Et l'auteur de poursuivre : « L'autre élément de cette doctrine reposait sur la notion de " levier ". Il fallait, selon le général Gal Hirsh, un des auteurs de ces théories, " exercer une pression continue et permanente sur l'Autorité palestinienne pour la forcer à lutter contre le terrorisme. (...) Les opérations de Tsahal avaient pour but de démontrer à l'Autorité palestinienne qu'elle payait le prix de son soutien au terrorisme (...) " (Ha Imout Ha Mougbal (Le conflit limité) Ed. Ministère de la défense. 2004, Tel-Aviv, p. 242.) ».Ne dites surtout pas « nous ne savions pas ». Quand la presse française va-t-elle objectivement et avec responsabilité historique, se mettre à « raconter de l'intérieur » le calvaire des Palestiniens.Dans le monde arabe, les élites francophones et laiques mesurent l'immense faille de ce silence complice. Décidément, l'Histoire se répète et la lâcheté du monde est toujours là !Aziza DarghouthSociologue (Tunisie)
5 Annexes
Ndlr : PS : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information
5-1 « La présidence mène une campagne contre le ministère des Affaires étrangères »
Interview de Mahmoud al-Zahar
Ministre palestinien des Affaires étrangères, appartenant au mouvement islamiste Hamas, Mahmoud Al-Zahar explique les divergences avec le président Abou-Mazen sur la conduite de l’action extérieure palestinienne.
Al-Ahram Hebdo. Comment évaluez-vous votre action à la tête du ministère des Affaires étrangères après avoir passé 7 mois à ce poste ?
Mahmoud Al-Zahar. Permettez-moi, tout d’abord, d’exposer les difficultés que j’ai rencontrées. Depuis le premier jour, j’ai été surpris par la nécessité de trouver des fonds, bien que cette mission soit du ressort du président Abou-Mazen. Et je pense que nous avons réussi à accomplir cette mission.
Deuxièmement, j’ai été surpris par des relations arabo-palestiniennes que j’ai trouvées très négatives, en particulier avec le Koweït, Bahreïn, la Libye et la Syrie. Fort heureusement, nous avons réussi à négocier tant que faire se peut ces désaccords. Mais, pour nous rendre compte, hélas, que les relations avec certains autres pays arabes comme le Yémen et le Soudan sont à peine tièdes. Ces relations ont été développées au profit du peuple palestinien.
Nous avons dû également nous pencher sérieusement sur une question d’ordre humanitaire qui concerne les Palestiniens bloqués aux frontières iraqo-jordaniennes et nous avons réussi à convaincre la Syrie de les accueillir. J’ai également dû affronter une campagne féroce de la part de la présidence contre le ministère des Affaires étrangères.
En effet, un message a été envoyé au secrétaire général de l’Onu annonçant la suppression des prérogatives du ministre des Affaires étrangères. Maintenant, Abou-Mazen a rattaché toutes les ambassades au Fonds national et il n’y a aucun contact entre le ministère et les ambassades. Mais si le gouvernement continue sur cette même voie, j’ai d’autres solutions.
Ensuite, nous avons frappé aux portes d’un monde tout à fait nouveau pour nous, qui est le monde islamique. Par exemple, en Indonésie, nous avons rencontré le président, le chef du gouvernement le ministre des Affaires étrangères, les présidents des Conseils législatifs et tous les responsables, autant du côté du gouvernement que de l’opposition.
A l’intérieur même du ministère, j’ai découvert qu’il y avait un certain nombre d’employés victimes d’injustices et j’ai réussi à leur rendre tous leurs droits. De plus, j’ai dernièrement formé un comité chargé d’enquêter sur les problèmes causés par l’application erronée de la loi du corps diplomatique. Certains diplomates touchaient des rémunérations plus importantes que leurs collègues travaillant dans le même cadre professionnel.
Al-Ahram Hebdo. Le chef du département politique de l’OLP, Farouq Kaddoumi, sensé diriger les affaires extérieures de la Palestine, adopte une position positive envers le Hamas et son gouvernement. Pourquoi ne coopérez-vous pas avec lui pour réduire les divergences avec le président palestinien ?
Mahmoud Al-Zahar. Farouq Qaddoumi n’adopte pas de position positive, il se cherche toujours une place. C’est la raison pour laquelle il est toujours en désaccord avec tout le monde. Avec nous, avec Abou-Mazen. Son désir est d’être le n°1. Je l’avais remarqué déjà depuis notre première rencontre au Caire. Nous nous étions mis d’accord à faire du ministère des Affaires étrangères un outil et d’établir une coordination entre Abou-Mazen et lui par mon intermédiaire, car ils étaient en désaccord.
Mais quand il est allé en Malaisie et qu’il a eu l’occasion de devenir co-président de la délégation palestinienne à mes côtés, il s’est retourné contre moi pour s’accaparer seul de la présidence de la délégation. Cette position s’est ensuite renforcée lorsqu’il a reçu le message envoyé par Abou-Mazen à Kofi Annan annonçant qu’il était le ministre des Affaires étrangères de l’OLP, le représentant du peuple palestinien à l’étranger. Donc, je ne peux me fier à aucun accord avec lui.
Al-Ahram Hebdo. En ce qui concerne le point de passage de Rafah aux frontières entre l’Egypte et la bande de Gaza, régulièrement fermé par Israël, les médias ont dernièrement rapporté que vous aviez dit que le Hamas a les moyens d’ouvrir ce passage et d’éliminer les frontières avec l’Egypte. Est-ce vrai ?
Mahmoud Al-Zahar. Permettez-moi avant tout d’assurer que je n’ai jamais dit une chose pareille. J’étais en compagnie d’un groupe d’hommes d’affaires et il y avait une personnalité en étroite relation avec la sécurité préventive qui a déformé ce que je disais à propos du point de passage de Rafah et la possibilité de le transférer à Dounia Al-Watan. C’est de là qu’est parti la rumeur selon laquelle je menaçais d’ouvrir le point de passage de Rafah et d’annuler les frontières avec l’Egypte.
La vérité est qu’en parlant avec les hommes d’affaires des moyens d’encourager les investissements, j’ai abordé la nécessité de garantir la sécurité ainsi que des points de passage permettant d’être en contact continu et libre avec l’Egypte et la Jordanie. A chaque homme d’affaires, il faut garantir la sécurité et la possibilité d’exporter et de vendre ses produits. Les points de passage constituent l’obstacle principal.
C’est pour cela que quand Israël ferme les passages, il n’y a plus de frontières. Par exemple, lors du retrait israélien de la bande de Gaza en septembre 2005, alors qu’Israël avait fermé le passage de Rafah, les citoyens égyptiens et palestiniens sont parvenus à traverser les frontières des deux côtés, ce qui signifie qu’il n’y avait plus de frontières et ce chaos constructif avait régné pendant une dizaine de jours.
Al-Ahram Hebdo. Les pays qui ont promis de verser des sommes à la Ligue arabe en faveur du peuple palestinien ont-ils tenu leurs promesses ?
Mahmoud Al-Zahar. Certains pays ne veulent pas verser les sommes à la Ligue arabe et préfèrent nous les donner directement. Cependant, je pense que les conjonctures s’améliorent. L’Europe a réglé une grande partie des salaires des employés des ministères de la Santé et de l’Enseignement.
Al-Ahram Hebdo. On dit que vous contrôlez la direction du Hamas, car vous contrôlez le flux des fonds vers le mouvement. Est-ce que cela a créé des problèmes entre les autres ministres du gouvernement et vous ?
Mahmoud Al-Zahar. C’est une guerre psychologique contre moi. Je parle librement dans les réunions du gouvernement. Nous avons une véritable démocratie. Tout le monde écoute et discute. Quand j’entends une opinion qui me plaît, je prends son parti. Nous n’avons pas de problèmes dans l’échange des opinions. De toute façon, ces dires n’ont rien de nouveau .
Propos recueillis par Achraf Aboul-Hol
http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=3927
publié le mercredi 1er novembre 2006
25 octobre 2006 - Al Ahram Hebdo - Vous pouvez consulter cet article à : http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahra
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